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Traiter avec le diable ? Les vrais enjeux de la diplomatie au XXIe siècle

On rapporte cet échange entre Voltaire et son prêtre à la veille de sa mort :
Le prêtre : «  Mon fils, reniez-vous le diable ? »
Voltaire : « Mon père, ce n’est pas le moment de se faire des ennemis ».

Cette anecdote résume bien toute la problématique et le dilemme posé dans plusieurs situations de crises internationales : faut-il oui non discuter avec l’ennemi, qui plus est, quand celui-ci est diabolisé, jugé infréquentable ou, qu’il ait commis des atrocités ou pas, décrit comme « le mal absolu »? L’excellent livre de Pierre Grosser, chercheur et historien, tombe à point nommé à une période où l’alternative entre la guerre et la négociation se pose avec le plus d’acuité que ça soit en Syrie, en Iran ou en Ukraine.

L’auteur s’interroge d’abord sur comment en est-on venu à diaboliser ainsi l’ennemi. Il précise, en effet, « qu’il y a un grand pas entre l’ennemi qui est façonné par le conflit, latent ou ouvert et celui qui est posé comme une incarnation du mal ». Il rappelle notamment les discours de Bush junior qui partageait le monde entre, d’un côté les bons – les régimes démocratiques – et, de l’autre, tous ceux considérés comme le diable, c’est-à-dire les régimes totalitaires (Corée du Nord, Cuba voire la Chine) ou dictatoriaux (le régime des mollahs en Iran, les talibans) sauf s’ils sont utiles en tant qu’alliés (l’Arabie saoudite). Il rappelle aussi que jusqu’à la fin de la guerre froide, les Etats-Unis considérait l’URSS comme « l’empire du mal ». Rajoutons, qu’avant d’être sanctuarisé et traité comme un héro, même Mandela fut traité comme un diable. Jusqu’en 2008 ce dernier ne pouvait même pas se rendre sur le sol américain puisque son parti l’ANC était, depuis les années 1970, sur la liste noire américaine. Ceci dit, la référence absolue demeure bien sûr Hitler.

Même si Pierre Grosser note qu’identifier le diable dans le monde incertain d’aujourd’hui est plus compliqué qu’à l’époque d’Hitler ou de Staline, la question de savoir qui il est demeure. En effet, « un vilain en chair et en os – Castro, Kim Il-Sung, Kadhafi, Khomeiny, Ben Laden,  Saddam Hussein, Milosevic…- est bien plus utile pour mobiliser l’opinion publique ». Selon l’auteur, c’est la « disneyisation » des relations internationales qui a donné naissance aux diables afin que l’Occident sauveur puisse secourir les victimes qui l’implorent de les délivrer. La diabolisation de l’ennemi et la mobilisation contre lui sert ainsi à souder une nation.

Les « leçons de l’histoire » sont-elles opérantes pour lutter contre les « diables » ?

Pierre Grosser commence par décrire les syndromes célèbres qui habitent la diplomatie internationale soit pour inciter à des actions précipitées (La référence à Munich et la soi-disant capitulation des démocraties face au nazisme en 1938), soit au contraire comme repoussoir paralysant les gouvernants (Les exemples de Suez – la guerre lancée par la France et le Royaume Uni avec l’alliance d’Israël contre l’Egypte en 1956, suite à la nationalisation du Canal de Suez par Nasser qualifié par Guy Mollet de « nouvel Hitler » – ou la guerre du Vietnam). Or, pour Grosser, il n’est absolument pas évident qu’Hitler ait réellement roulé dans la farine les Britanniques et les Français comme il est communément admis. Il s’interroge sur l’existence vraiment d’une formule idéale pour empêcher la guerre. Il démontre que toutes les alternatives à « l’apaisement » étaient risquées ou inadaptées et que rien ne démontre qu’Hitler aurait pu être dissuadé par un jeu d’alliances ou par des budgets militaires plus que par la raison et la négociation. Il rappelle ainsi que, suite à la prise par Saddam Hussein du Koweït, la même analogie avait été appliquée pour dire que ce dernier allait s’attaquer ensuite à l’Arabie Saoudite. Si son livre devait sortir aujourd’hui, et relativement à la crise en Ukraine, l’auteur nous aurait certainement dit que Poutine n’est pas Hitler et que les mobiles de sa politique étrangère et sa stratégie ne sont pas ceux du IIIème Reich. Il aurait probablement expliqué qu’invoquer encore et encore l’accord de Munich pour parler de l’annexion de la Crimée par la Russie de Poutine, serait un raccourci inopérant même si ce dernier avait agit de même en Géorgie en détachant l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud de ce pays.

Alors qu’en réalité il n’y a pas de loi en la matière, les leçons de l’histoire et les interprétations qui en découlent sont loin d’être aussi limpides pour pouvoir les transformer en prescriptions permettant de faire face aux nouveaux diables de la scène internationale. L’auteur se désole donc, et à juste titre, que la pratique analogique ne serve qu’à valider des préconceptions faussant ainsi le jugement plutôt que de l’enrichir. Pour les va-t-en guerre, par exemple, l’histoire va être utilisée comme justificatif pour lancer des guerres préventives visant à arrêter un dirigeant le plus tôt possible.

Pierre Grosser invite donc à la prudence et à éviter la simplification : en pensant tirer des leçons de l’histoire, les diplomates ne jettent-ils pas plutôt un regard déjà vieux sur une crise nouvelle ? Comparer tout le monde à Hitler et diaboliser tout ce qui « n’est pas comme nous » est ridicule et contre-productif pour bien gérer les crises internationales.

Faut-il parler avec le diable ou lancer des croisades contre lui ?

Pour commencer, l’auteur évoque les modes de réflexion qui constituent des freins à la négociation avec l’ennemi diabolisé. Il indique que cette approche pour gérer les conflits est souvent vécue soit comme une compromission entrainant un risque politique, soit comme un aveu de faiblesse pouvant rendre le diable très exigeant.

Il souligne ainsi l’impact des perceptions partisanes ou biaisées qui entrainent des gouffres d’incompréhension et empêchent de discuter avec le « diable ». Quoiqu’il fasse, il est en fait condamné par avance. LE diable ne peut pas avoir de cause légitime : « l’ANC ne pouvait servir qu’à étendre les tentacules communistes jusqu’à l’Afrique australe et le Hezbollah ne peut être que l’instrument des ambitions iraniennes au Moyen-Orient ».  Dans une phase d’escalade, si l’ennemi change de position, il est forcément mû par ce qu’il est et non par ce que je fais. À l’inverse, dans une phase de désescalade, la causalité de son comportement est interprétée comme une validation de mes actions, ce qui va m’inciter à les accentuer. « Tout ce qu’il dit ou fait paraît confirmer sa nature et donc nos certitudes sur ses intentions ». Quand il fait une proposition, c’est forcément pour me rouler dans la farine ; quand c’est moi qui la fais, elle est toujours positive. L’arme du diable est une menace et celle du bon ne l’est aucunement; si j’agis de telle ou telle manière c’est en réaction aux actions de mon ennemi, en revanche, si je perçois l’autre comme le diable, ses actions sont forcément dues à son essence et pas comme la conséquence de mes actions; par contre, s’il agit positivement, la tendance est d’exagérer mon rôle et d’attribuer son changement à mes actions. Comme le résume l’humoriste Pierre Desproges : « L’ennemi est bête, il croit que c’est nous l’ennemi alors que c’est lui ».

La distinction entre le bon qui incarne le bien et le diable qui incarne le mal évite, par ailleurs, de vivre le dilemme de sécurité et pousse à faire la confusion entre l’intention et l’impact. Si je vois l’autre avec un couteau, j’en déduis qu’il a l’intention de m’agresser. Or, pour tout décideur, il n’y a qu’une certitude, c’est l’incertitude car il n’est jamais possible de connaître les intentions de l’autre. Elles seront toujours  « impossibles à déduire ni de ce qu’il a (ses capacités), ni de ce qu’il fait (ses comportements), ni de ce qu’il est (son identité) ». Déduire les intentions d’un comportement est problématique. Puisque par ailleurs la tentation de ne pas négocier est forte quand on est en position de faiblesse, mais une fois qu’on se sent en position de gagner, on ne négocie plus, cela peut ainsi durer très longtemps avec l’impasse au bout.

Pourquoi est-il difficile de traiter avec le diable ?

Pierre Grosser souligne la difficulté à trouver la bonne méthode, le bon ton et le bon interlocuteur. En effet, le monde est divisé entre amis et ennemis, le bien et le mal. Ceci rend difficile l’ouverture à une perspective de négociation car l’autre diabolisé n’est pas reconnu comme un interlocuteur valable. Tout est interprété afin de décourager ceux qui veulent tenter le dialogue. Il leur sera expliqué qu’ils surévaluent les signes qui peuvent laisser croire à sa bonne volonté. Ainsi, tout contact avec le diable est prohibé a priori. Dès lors, avec qui négocier ? Ensuite, encore faut-il trouver le bon interlocuteur, celui qui est « le plus faible à l’extérieur pour accepter ce que je lui demande et le plus fort à l’intérieur pour imposer les résultats des négociations à son groupe ou son pays ».

De multiples biais de perception rendent difficiles les négociations avec le diable. Sa rationalité est souvent mise en doute ainsi que sa capacité à voir ses réels intérêts alors qu’en face on croit les connaître mieux que lui tel un parent face à son enfant. « J’interprète mes approches de manière toujours constructives et coopératives alors que les siennes sont destinées à m’arracher des concessions unilatérales » et sont fondées sur le chantage. Ma perception du présent et du passé repose sur les faits et correspond donc à la réalité ; la sienne est forcément malhonnête. Si je fais une proposition c’est pour avancer ; la sienne camoufle son intention de me piéger. Je cherche bien sûr une solution mutuellement avantageuse ; il cherche un avantage unilatéral. Si les discussions avancent c’est grâce à ma bonne foi et si elles patinent, c’est qu’il se montre déraisonnable. S’il accepte une proposition c’est qu’elle est avantageuse pour lui et donc forcément mauvaise pour moi. Mes concessions sont toujours exagérées et l’importance de mes gains est plutôt minimisée.

Comment dans ces conditions avoir la moindre chance d’identifier des intérêts communs ouvrant des perspectives « d’élargissement du gâteau » et permettant d’amener l’autre à coopérer avec nous ? Quelle chance reste-t-il de parvenir à un accord mutuellement acceptable ? À force de clamer qu’il n’y a rien à attendre des négociations avec le diable, les diplomates occidentaux le mettent sur la défensive et provoquent de ce fait l’impasse anticipée. Ainsi et sans s’en rendre compte, ils se trouvent piégés par la prophétie auto réalisatrice. Toutefois, ils vont pouvoir mieux justifier devant leur opinion publique le lancement de ce qu’ils ont toujours souhaité : un recours à la force pour le faire plier.

Dès lors, comment négocier, par exemple, avec l’Iran alors que ce régime est honni et qu’on a déclaré publiquement qu’on va chercher à inculper son président pour incitation au génocide ? Ou comment annoncer que l’on parle aux talibans alors que l’on a justifié la guerre contre eux en invoquant leur barbarie, fanatisme et liens avec Al-Qaïda ? Grosser rappelle que les guerres préventives ou le recours à la force peuvent renforcer la volonté du « diable ». Parmi les exemples cités, celui de Saddam Hussein qui, après les frappes Israéliennes de ses installations nucléaires à Osirak, a redoublé d’efforts en s’orientant vers la filière uranium plutôt que celle détruite de plutonium.

Quelle méthode de négociation est efficace pour traiter avec le diable ?

Puisque la diplomatie est avant tout l’art de négocier, quelle approche faut-il adopter avec son ennemi diabolisé ? Malheureusement, compte tenu de tout ce qui précède, la négociation avec le diable est considérée comme immorale, naïve et constitue un aveu de faiblesse. Négocier peut donc se retourner en interne contre ceux qui cherchent à l’initier car, pour beaucoup, seule la capitulation inconditionnelle est visée. Mais l’historien Pierre Grosser le rappelle à juste titre, « le diable d’hier peut être le partenaire de demain ». La question encore et toujours : faut-il, en usant de méthodes coercitives, chercher à faire fléchir l’ennemi diabolisé ou bien faut-il par la persuasion l’amener à réfléchir ? Quelle stratégie est gagnante face au diable ?

C’est dans le cadre de son activité à Sc. Po Paris que Pierre Grosser avait été chargé par l’Institut Diplomatique lancé par Hubert Védrine en 2001 de concevoir un programme de formation de neuf semaines pour les diplomates du Quai d’Orsay. Ayant appris qu’au Centre Européen de la Négociation nous avions développé le cursus le plus complet d’Europe basé sur les principes de la Négociation Raisonnée et de la Stratégie des Gains Mutuels développés par Roger Fisher et William Ury du Harvard Negotiation Project, il m’avait alors contacté afin de dispenser en deux heures ces pratiques à sa première promotion. Ce fut l’occasion de notre première négociation sur… la durée adaptée. Elle fut, grâce à l’appréciation positive donnée par les participants, dont la formation se faisait jusqu’alors essentiellement sur le tas auprès de l’ambassadeur, progressivement augmentée jusqu’à être portée à 3 jours de la sixième à la neuvième promotion. Cette dernière signa, malheureusement et pour des raisons budgétaires, la fin de cette expérience par le Ministère des Affaires Étrangères.

Qu’enseigne-t-on dans ces formations à la négociation ? Que la connaissance mutuelle permet de faire baisser la tension, de faire disparaître l’image de l’ennemi et de mettre en valeur les intérêts communs ; que ceci entraîne des transformations internes puis externes  comme le respect des droits de l’homme puis la signature de conventions internationales ; qu’il est souhaitable de toujours garder les canaux de la communication ouverts même si cela nécessite du temps ; que couper les relations diplomatiques empêche la compréhension mutuelle et augmente le risque de guerre accidentelle… Sans pour autant croire à une sorte de baguette magique et de solution parfaite et universelle, Pierre Grosser cite la contribution de Roger Fisher aux négociations de Camp David entre Begin et Sadate, sous l’égide de Jimmy Carter,  grâce à la “procédure à texte unique”. Il rappelle le but poursuivi par cette démarche : un accord mutuellement acceptable et non la victoire sur la partie adverse.

Pierre Grosser nous invite donc à croire dans les vertus de la diplomatie tout en étant conscient de ses limites. « On ne saura jamais combien de diables ont été dissuadés, combien de conflits et de massacres ont été évités par des formes de prévention, combien de diables seraient restés au pouvoir sans la circulation d’idées et d’images et combien de problèmes ont été réglés par la diplomatie ». Il rappelle que l’intervention militaire de la France au Mali en 2013 a nécessité un immense travail diplomatique à l’intérieur de l’Union européenne, en Afrique, aux Nations Unies et auprès des États-Unis. En diplomatie, plus que jamais, il faudra éviter les mots « jamais » et « toujours ». Il incite au dialogue puisque « parler n’est pas forcément négocier ; négocier n’est pas forcément parvenir à un accord ; et parvenir à un accord avec le diable n’est pas forcément capituler ». Dialoguer avec le diable permet de l’influencer plus efficacement que de l’isoler. C’est ainsi que l’on a plus de chance de débloquer les impasses et de parvenir à la désescalade. Il cite aussi le rôle du processus, de l’empathie et des relations interpersonnelles comme clés du succès car ils permettent de diminuer la suspicion mutuelle et de maximiser la coopération. Il interroge aussi les accouchements aux forceps et pense qu’ils produisent des accords de paix moins durables. Il pense que les négociations secrètes sont nécessaires pour faire les premières avancées mais que ses bénéfices déclinent si l’on en abuse.

Faire le pari de la diplomatie ?

Comment voulez-vous amener un dirigeant comme Milosevic à la table de négociation alors que l’on a préalablement déclaré que nous souhaitons le faire juger par le Tribunal International de La Haye ? Comment pousser Bachar el Assad à négocier, quand on a annoncé comme préalable qu’il doit quitter le pouvoir ? Dans ces deux exemples, la solution est donnée avant même l’ouverture du dialogue et, en aucun cas, elle ne constitue une perspective attrayante pour l’autre par rapport à sa situation présente. Il préférera donc continuer à se battre pendant qu’en face on insistera encore davantage sur le fait qu’il agit comme le diable.

De même, pour laisser faire la diplomatie, est-il toujours possible de saisir le moment opportun où les parties et la situation sont « mûres » pour le dialogue ? Est-il toujours souhaitable de faire le « saut de confiance » et « abattre les murs de la méfiance » ? Ou bien, comme semble le dire les partisans d’une ligne dure, ne serait-il pas plus souhaitable pour parvenir à une paix durable quand l’adversaire est préalablement mis à genoux ? Pour ces derniers, Grosser rappelle la réponse de Shimon Peres à la droite qui le critiquait pour ses négociations avec les Palestiniens : « Vous faites la paix non pas avec vos amis mais avec vos ennemis ». Il nous invite à cesser de caricaturer l’ennemi et à cesser de le simplifier en se rappelant son caractère multiforme. La diplomatie c’est d’être capable de parler, non à l’interlocuteur que l’on s’est choisi, mais à l’autre tel qu’il est. Le pari de la diplomatie est définitivement moins dangereux que celui de la guerre. Cela laisse plus de marge de manœuvre et peut, à tout moment, être interrompu.

Un mode d’emploi pour la paix

Le monde n’est pas comme un « jardin à la française » bien organisé et cohérent. La réalité est constituée d’un ensemble plus complexe, plus enchevêtré, chaotique et en mutation permanente en butte à des luttes terribles. Personne ne peut l’appréhender dans son ensemble. Débarrasser le monde de tous les diables est illusoire. Avoir une approche cohérente sur la scène internationale est tout aussi illusoire tant les acteurs sont multiples avec des intérêts contradictoires.

Mais dans la perspective d’une recherche de la paix, il convient de « réhumaniser » le diable, de dompter ses peurs à son égard et de cesser d’avoir une vision manichéenne du monde avec les bons d’un côté et les diables de l’autre. Ceci permettra d’examiner la perspective d’une négociation avec l’adversaire, débarrassée des idées préconçues et s’appuyant sur une analyse objective des intérêts alors que sa diabolisation ne peut conduire qu’à des impasses. La vraie puissance ne réside-t-elle pas dans la capacité à trouver des solutions créatives aux conflits inévitables qui secouent la planète ?

Ce livre dense, utile et passionnant est un vrai mode d’emploi pour la paix et doit être lu et inspirer tous les décideurs politiques et ceux qui veulent comprendre les mécanismes qui régissent la diplomatie internationale.

Traiter avec le diable ? Les vrais enjeux de la diplomatie au XXIe siècle, par Pierre Grosser édition Odile Jacob, 368 p. 25,90 €

 

Un commentaire Écrire un commentaire
  1. ERIC FARCIS #

    bel éclairage que ce commentaire au moment d la signature d un “compromis “sur l Ukraine .Merci

    avril 18, 2014

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